vers la guerre de l’eau pour avoir construit le Barrage sur le Nil
La tension gronde sur les rives du Nil où la prochaine mise à l’eau du méga barrage hydro-électrique construit par l’Éthiopie est plus contestée que jamais par l’Égypte et le Soudan. La question est examinée ce mardi lors d’une réunion de la Ligue arabe, à la demande du Caire. Chacun des pays riverains considère que sa survie dépend de cet ouvrage. En bien ou en mal !
Le Nil est vital pour l’Égypte, il lui fournit 97% de ses besoins en eau ; c’est aussi une source majeure pour le voisin soudanais. Pour ces deux pays de l’aval, le barrage c’est donc le mal, c’est pourquoi ils guerroient depuis dix ans avec l’Ethiopie pour garantir leur accès à l’eau, un bien inestimable dans cette région du globe. En revanche l’ouvrage baptisé «Renaissance» par les Ethiopiens constitue un fabuleux gisement de développement pour le pays où le fleuve prend sa source. L’Éthiopie qui s’apprête donc à commencer le remplissage des réservoirs à la saison des pluies, en juillet alors qu’il n’y a toujours pas d’accord sur la gestion des eaux. Son objectif : commencer à produire de l’électricité dès l’an prochain. À terme ce barrage fournira l’équivalent d’une fois et demie la production électrique actuelle de l’Ethiopie. De quoi couvrir la demande domestique, un foyer sur 2 est encore privé de courant, d’accompagner la prodigieuse croissance économique du pays et même de quoi exporter vers les voisins, Soudan compris.
Grâce à l’hydroélectricité, l’Éthiopie deviendrait une grande puissance régionale
Et ses voisins lui reprochent déjà de se comporter en pouvoir hégémonique en refusant de se soumettre à un engagement sur le passage d’un volume minimum d’eau en cas de sécheresse sévère. Avec le réchauffement climatique ce genre d’évènement va survenir de plus en plus fréquemment, une vraie calamité pour des pays aussi populeux. Les trois abritent 272 millions d’habitants et leur nombre va quasiment doubler d’ici trente ans. Cette bombe démographique rend les gouvernants égyptiens particulièrement nerveux. Les dernières discussions menées cet hiver sous l’égide de Donald Trump ont échoué. À la demande du Caire le Conseil de sécurité des Nations unies s’est saisi du dossier et hier, lundi, son porte-parole a appelé les trois pays à travailler ensemble pour résoudre pacifiquement leur différend.