le centre Bakanja recueille des enfants des rues

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Les grandes villes de la RDC comptent un nombre important d’enfants des rues. Selon l’Unicef, ils sont plus de 200 000 à Kinshasa, la capitale. Plus de 8 000 dans les grandes villes du Katanga. Selon la société civile à Lubumbashi, le nombre de ces enfants augmente de jour en jour et ils constituent un danger pour la communauté. Il existe toutefois à Lubumbashi quelques centres qui offrent à certains d’entre eux un encadrement en vue de leur réintégration dans la société. Reportage au centre Bakanja de Lubumbashi réalisé par notre correspondante sur place.

Des enfants sans demeure fixe (shégués) jouent en face du siège de la Ceni le 12/10/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le centre Bakanja est situé sur l‘Avenue Ndjamena à Lubumbashi, en face de la Banque centrale du Congo. Le père Eric Meert, prêtre Salésien, en est le responsable
« Bonjour Père. Ça va ? Tout enfant qui vit dans la rue peut venir frapper à la porte ici. S’il vient, on pose quelques questions avant d’entrer. Est-ce qu’il a vraiment envie de quitter la rue ? Est-ce qu’il veut retourner en famille ? S’il dit ‘’Oui’’, il peut entrer. »

Aujourd’hui 57 enfants, tous des garçons dont l’âge varie entre 6 et 17 ans vivent dans ce centre. Pour les occuper, le centre organise trois niveaux de cours d’alphabétisation.

Ici c’est le premier niveau indique Frère Ndirahisha Siméon. Il est assistant social…« Ça c’est la classe préliminaire des petits qui sortent fraîchement de la rue et qui n’avaient pas vraiment de niveau. C’est pourquoi ils sont toujours agités, mais nous voyons qu’ils s’adaptent petit à petit. »

S’adapter c’est le défi que doit relever chaque enfant accueilli ici. Rodrigue a 16 ans. Orphelin de deux parents, il a été maltraité dans sa famille d’accueil et a décidé de vivre dans les rues de Lubumbashi. Mais arrivé au centre Bakanja Ville il y a deux mois, Rodrigue est plein d’espoir.
« Je voudrais apprendre la mécanique, devenir un responsable dans ma vie et m’occuper de ma famille. J’espère aussi un jour, m’occuper d’autres enfants qui traînent dans la rue. »

Depuis près de 5 ans, le nombre des enfants des rues augmente de jour en jour à Lubumbashi. Selon l’ONG Action contre l’impunité pour les droits humains (ACIDH) qui a mené une enquête sur ce phénomène, les raisons sont entre autres le dernier conflit armé au Kasaï et la pauvreté des familles.

Maître Donat Mpiana, responsable de l’ONG.
« Par exemple au Kasaï, la situation était chaotique. Il y a eu un déplacement massif des habitants de cette région qui étaient à la recherche de survie. Dans la région du Katanga, il y a aussi des déplacements des gens qui viennent d’autres cités pour Lubumbashi, estimant que c’est une ville, il y a de quoi vivre. Et malheureusement il y a eu même des enfants non accompagnés qui venaient à Lubumbashi. »

Le séjour au centre Bakanja ville dure trois et six mois. L’enfant peut ensuite choisir soit de réintégrer sa famille, soit de suivre une formation professionnelle dans d’autres centres. Selon le père Eric Meert, chaque année le centre retire des rues de Lubumbashi environ 500 enfants.

Rapporte RFI

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