« La santé mentale demeure un taboue en Afrique »
Marie-Alix de Putter et Carl Manlan plaident pour une mobilisation générale des secteurs public et privé du continent afin de sortir du déni, ce taboue dans l’agenda du développement humain en Afrique.
Tribune. Il y a urgence à repenser l’accès aux soins de santé, en particulier de santé mentale. La pandémie du coronavirus a renforcé l’isolement de certains et exposé d’autres à des violences verbales ou corporelles. Ces traumatismes sont des indicateurs que nous ne pouvons pas négliger. D’après l’Organisation mondiale de la santé (
OMS), une personne sur quatre environ sera concernée au cours de sa vie par un trouble psychologique.
Le continent africain ne fait pas exception : 10 % de sa population serait aujourd’hui affectée par un trouble mental. La prévalence est plus élevée encore dans les zones de conflit : une personne sur cinq y vit avec des troubles mentaux tels que la dépression, l’anxiété, l’état de stress post-traumatique, les troubles bipolaires ou encore la schizophrénie.