Consensus autour des réformes électorales Modeste Mutinga : « Le pays n’a pas besoin d’un Sun City bis »
Après les ratés de 2006, 2011 et 2018, de plus en plus de voix s’élèvent pour proposer un consensus national autour des réformes électorales. L’initiative lancée le 25 juin dernier par le Parti des démocrates pour la bonne gouvernance (PDG) fait du chemin. Il y a deux jours, douze personnalités politiques et sociales se sont inscrites dans le même schéma. L’idée est finalement celle de la tenue d’un forum national strictement réservé au processus électoral afin de dégager le consensus national autour des réformes électorales à engager. Le PDG qui se félicite de cette convergence des vues alerte, néanmoins, pour que les bornes limites soient d’avance tracées. C’est pour dire, en aucun cas, on encouragerait un schéma qui ramènerait la nation à la réalité de la Conférence nationale souveraine (CNS) ou du dialogue de Sun City (Afrique du Sud), ou encore à l’Accord de la Saint-Sylvestre, avec objectif final la redistribution des postes de responsabilités entre protagonistes du dialogue.
Un des premiers partis à alerter sur un hold-up partisan à la direction de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Parti des démocrates pour la bonne gouvernance (PDG) a proposé sa recette depuis le 25 juin dernier. C’est celle de la tenue d’une Convention citoyenne pour les élections crédibles, avec un ordre du jour précis autour des élections à préparer à deux ans de l’échéance de 2023.
L’idée fait du chemin. La preuve est que d’autres voix ont embrayé dans le même sens. C’est le cas de quelques personnalités politiques et sociales, toutes tendancesonfondues, qui se sont inscrites dans cette dynamique. Ce dont le PDG se félicite. Pour rappel, sur leur pr coposition concernant le processus électoral, le député national Juvénal Munubo, u
n des signataires du document d’appel, a clairement circonscrit le souhait partagé par tous les signataires, celui de voir le chef de l’Etat convoquer un forum national strictement réservé au processus électoral afin de dégager le consensus national. Une démarche qui éviterait des soupçons et permettra de redonner le sens de la vérité au vote qui est un devoir citoyen.
Pour Modeste Mutinga,
il y a donc urgence d’entamer ce débat sur la réforme profonde du système électoral. Cependant, tout devra être bien circonscrit dès lors que « Le pays n’a pas besoin d’un Sun City bis où on discuterait de tous les problèmes, à savoir politique, social, économique et sécuritaire ».
La voix du président du PDG n’est donc qu’une alerte pour l’éveil patriotique dans un cadre préventif. Une prévention qui vise à coordonner l’engagement de tout un chacun à rester dans les limites de l’initiative de la recherche du consensus national autour du processus électoral.
Point n’est donc besoin de ramener le pays à la tenue d’un forum, au sein duquel se discuteraient les questions de partage du pouvoir alors que le peuple attend l’organisation d’élections crédibles, libres, démocratiques et transparentes que le pays n’a jamais organisé depuis 2006.
Présidentielle à deux tours
« Il ne s’agit point de discuter du pouvoir, de qui a volé quoi. Car c’est une histoire trop longue. C’est pourquoi notre proposition d’une convention citoyenne pour les élections crédibles, a un ordre du jour précis autour des élections à préparer à deux ans de l’échéance de 2023. On ne doit pas faire un mélange de tout dont le pays n’a pas besoin », a martelé Modeste Mutinga.
Dans un schéma clair, la proposition du PDG contient un ordre du jour précis pour déboucher sur un meilleur cadre et de bonnes structures pour qu’on ait des élections crédibles.
« C’est tout ce dont on a besoin pour le moment. Et tous les efforts doivent être orientés vers cet objectif », a ajouté le président du PDG.
Dans la foulée, Modeste Mutinga s’en tient à ce que les contestations qui ont émaillé les élections du 30 décembre 2018 ne le soient plus lors de prochaines élections. Il souhaite ainsi que le consensus autour de la réforme du processus électoral débouche également sur le rétablissement du scrutin présidentiel à deux tours, de manière à ce que le vainqueur puisse être investi de la légitimité suffisante pour appliquer sa vision.
L’élection présidentielle à un tour avait été supprimée en 2011 sous Joseph Kabila, avant les élections générales.