Cyclisme : un Tour du Rwanda 2020 arc-en-ciel
Le 12ème Tour du Rwanda cycliste s’élance ce 23 février 2020 de Kigali, la capitale du pays. Course majeure du calendrier africain, avec la Tropicale Amissa Bongo, la boucle des mille collines attire chaque année des équipes professionnelles et nationales de nombreux pays. Cette année, des coureurs de 26 nationalités différentes sont au départ, un record.
Le 12ème Tour du Rwanda cycliste s’élance ce 23 février 2020 de Kigali, la capitale du pays. Course majeure du calendrier africain, avec la Tropicale Amissa Bongo, la boucle des mille collines attire chaque année des équipes professionnelles et nationales de nombreux pays. Cette année, des coureurs de 26 nationalités différentes sont au départ, un record.
Un Malaisien, un Panaméen, un Serbe, un Chilien et même un Mongol : au départ de Kigali, ils seront cinq à jouer les éclaireurs, cinq à apporter à leur pays une première participation au Tour du Rwanda. Au total, 80 coureurs de 26 nationalités différentes sont annoncés. Quarante-deux découvriront la course cette année. Mieux encore, avec l’inscription de dernière minute de la formation malaisienne Terengganu, alignée à la place du Cameroun, forfait pour raisons internes, les cinq continents sont représentés, une première : « On ne l’a pas fait exprès, mais évidemment c’est une bonne chose pour la course, se réjouit le coordinateur général de l’épreuve, Olivier Grandjean. Cela correspond aussi à notre volonté de faire du Tour du Rwanda une épreuve de plus en plus internationale. Et puis pour le pays, c’est un coup de projecteur intéressant. » Intéressant, aussi, dans la perspective des Mondiaux 2025, que le pays souhaite organiser.
Biniam Ghirmay, une roue à prendre
Symbole de la mondialisation du peloton, l’un des hommes les plus attendus de cette 12ème édition est un coureur érythréen, Biniam Ghirmay Hailu, évoluant dans une équipe franco-japonaise (Nippo-Delko) et domicilié depuis quelques semaines dans la région marseillaise, en France.
Solide espoir du cyclisme africain et mondial, vainqueur de deux étapes lors de la dernière Tropicale Amissa Bongo, et deuxième, le week-end dernier, du réputé Grand Prix de Laigueglia, en Italie, ce très jeune (19 ans) puncheur-sprinteur vise « mieux que l’an dernier », comprendre au moins deux bouquets. « Depuis mon passage chez les professionnels et mon arrivée dans l’équipe Delko, en fin d’année dernière, j’ai beaucoup progressé, explique-t-il dans un bon anglais – il bredouille déjà le français et le japonais – , j’ai travaillé sur la préparation des courses, sur la récupération, les sprints, les montées… En fait, je me suis amélioré dans tous les domaines ! » Suffisant pour succéder à son compatriote Merhawi Kudus, vainqueur de l’édition 2019, mais absent cette année ? Pas sûr, car cette année encore, le Tour du Rwanda devrait consacrer un pur grimpeur.
Lutte ouverte pour le maillot jaune
En dehors des deux premières étapes, favorables aux puncheurs et/ou aux sprinteurs, le reste du programme propose de nombreuses difficultés : « À partir de mardi, on entrera dans le vif du sujet, avec de longues ascensions, détaille le journaliste du quotidien L’Équipe Philippe le Gars, mais tout devrait se jouer lors du dernier week-end à Kigali, avec un contre-la-montre comportant l’ascension du mur de Kigali, et une dernière étape terrible, sans un mètre de plat, dimanche 1er mars. » Autant dire un menu indigeste pour les coureurs les moins aériens du peloton, au contraire un terrain de jeu idéal pour les plus à l’aise en altitude, et ils seront nombreux au départ, du Colombien Edwin Avila Vanegas (Israel Start-Up Nation) à l’Éthiopien Mulu Hailemichael (Nippo-Delko), en passant par l’Estonien Rein Taaramae, deuxième l’an dernier à 10 secondes du maillot jaune, et forcément revanchard. L’expérimenté routier de l’équipe Total Direct Energie deviendrait en cas de succès dimanche prochain le premier coureur de son pays à remporter la course, et même le premier Européen. Ce serait un point final presque logique à une 12ème édition cosmopolite comme jamais.